
Explorateur fasciné des musiques du monde, pionnier des expérimentations électroniques, amoureux des voix féminines et des quatuors à cordes, arrangeur délicat et amateur d'ambiances rock étranges, Hector Zazou n’a cessé de surprendre à chaque nouvel album, naviguant entre les genres pour créer les mélanges les plus subtils.
En témoigne une discographie riche d'albums originaux et souvent précurseurs, tels que Barricades 3 (1976, avec Joseph Racaille), Noir et Blanc (l'album qui posa les bases de la fusion afro-électronique, enregistré en 1983, avec le chanteur congolais Bony Bikaye), Les Nouvelles Polyphonies Corses (lauréat d’une Victoire de la Musique en 1992), Chansons des Mers Froides (1994, avec Björk, Suzanne Vega, Siouxsie…), Lights In The Dark (1998, avec Brendan Perry, Ryuichi Sakamoto, Peter Gabriel…) et une quinzaine d'autres, qui lui conférèrent une place de premier rang sur la scène internationale.
Réalisateur sollicité, il a entre autre travaillé avec les chanteuses Yungchen Lhamo (Tibet), Sevara Nazarkhan (Ouzbékistan) et Laurence Revey (Suisse), avec le flûtiste galicien Carlos Nuñez ou avec le groupe italien PGR.
Musicien respecté par ses pairs, il a collaboré avec Jon Hassell, Manu Dibango, John Cale, Harold Budd, Brian Eno, Peter Buck, Bill Rieflin, Nils Petter Molvaer, Laurie Anderson, Lisa Germano, David Sylvian, Jane Birkin, Lisa Gerrard, Asia Argento, Gérard Depardieu...
Hector Zazou nous a quitté le 8 septembre 2008. Son dernier album, "In The House Of Mirrors", est paru en octobre 2008.
Discographie abrégée de Hector Zazou
ZNR (Zazou-Racaille): Traité de Mécanique Populaire (Invisible, 1978)
Zazou/Bikaye : Noir et Blanc (Crammed, 1983)
Hector Zazou: Reivax au Bongo (Crammed, 1986)
Hector Zazou: Géologies (Crammed, 1988)
Hector Zazou & Les Nouvelles Polyphonies Corses”(Universal, 1991 /Victoire de La Musique en 1992)
Hector Zazou : Sahara Blue (Crammed, 1992), avec Ryuichi Sakamoto, Gérard Depardieu, John Cale, Khaled etc.
Hector Zazou : Songs From The Cold Seas (Sony, 1995) avec Björk et Suzanne Vega
Hector Zazou & Harold Budd : Glyph (Crammed, 1995)
Hector Zazou: Lights In The Dark (Warner, 1998)
Hector Zazou & Sandy Dillon: 12(Las Vegas Is Cursed) (Crammed, 2001)
Hector Zazou : Strong Currents (Materiali Sonori, 2003) avec Laurie Anderson, Jane Birkin etc
Presse - extraits choisis
"Les Anglais ont Peter Gabriel, les Américains David Byrne, les Français Hector Zazou"
(Jean-François Bizot)
“Passeport éventuel: les quatre nuits d’un rêveur, Roussel, Robert Wyatt, Satie, Duchamp…” (Libération, à propos de "Reivax au Bongo")
"Une musique qui emprunte autant à la robotique qu’ au vaudou techno-funk et ethnologique. Voici enfin le mixage parfait du digital et du tribal. (Télérama, à propose de "Guilty")
“Un des albums les plus novateurs de l’année... d’une qualité égale à celle du 'Bush Of Ghosts' de Byrne et Eno" (Melody Maker, UK, à propos de "Noir et Blanc")
Hector Zazou par Hervé Guibert
Il s’appelle Hector en hommage à un grand chanteur de twist fou de l’époque yé-yé, qui s’appelait Hector, se promenait toujours avec un valet de chambre et chantait des choses ravissantes: “je vous déteste, oui, je vous hais”. On l’a appelé Zazou à cause de sa grande taille, bizarrement soulignée par des pantalons trop courts et des vestes trop larges. Il s’est décidé à adopter ce surnom quand il s’est aperçu, en voyant un film de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault où chacun traitait l’autre de zazou, que c’était une splendide insulte.
Extrait d’un texte paru dans Le Monde en 1985