Personnage lunaire et romantique doublé d'un performer extraverti, Mocky soigne sa réputation croissante de touche-à-tout génial. Ses albums electro/hip hop/soul, ses concerts exubérants, son travail exceptionnel d'arrangeur, compositeur, producteur et musicien (aux côtés de ses amis Feist, Jamie Lidell et Gonzales, ainsi que de Jane Birkin) ont fait de lui un personnage culte, dont chacune des interventions est à la fois inattendue et de grande qualité. Mais, même pour un artiste aussi protéiforme, ce nouvel album constitue un tournant radical.

"Saskamodie" se présente comme un véritable classique rétro-futuriste, évoquant tour à tour une bande-son d'un film des années 60 ou 70, un disque de jazz voluptueux (sans les solos), une collection de ravissantes chansons sentimentales (souvent sans les paroles) ou encore un de ces vieux 33t ("Mocky Plays For Lovers" ?…) destinés à faire fondre les âmes sensibles.

Tournant le dos au funk et à l'électro qui avaient fait sa réputation d'artiste solo, Mocky s'est entouré d'un nombre impressionnant d'instruments divers et s'est enfermé avec le producteur Renaud Letang au Studio Ferber à Paris, pour y réaliser un album "à l'ancienne", arrangé avec beaucoup de finesse, totalement dénué de programmations et d'électronique, mais néanmoins doté d'une couleur sonore contemporaine (cette démarche, parallèle à celle qu'il avait entreprise récemment en produisant d'autres artistes, prend ici toute sa saveur).

L'élément dominant de cette album est cette riche veine mélodique que Mocky y creuse: qu'elles soient chantées, fredonnées (Mocky adore les "chabadabada") ou purement instrumentales, ces onze chansons regorgent de ritournelles qui s'accrochent irrésisitiblement à l'oreille, et dont tout auditeur normalement constitué aura beaucoup de peine à se défaire.

Dans "Saskamodie", Mocky assure donc les parties de chant, piano, orgue, claviers, guitare, basse, percussions… sans oublier la batterie et la flûte à bec. Mais il n'est pas tout seul, puisque l'on retrouve au générique les noms de Gonzales, Jamie Lidell et Feist (qui ont ajouté des parties instrumentales et des chœurs), ainsi qu'un quatuor à cordes.



Mini-bio

Né au Canada (province du Saskatchewan) en 1974 de parents anglo-yéméno-somaliens, basé à Berlin depuis une dizaine d'années,  Dominic Salole alias Mocky a débuté en formant un groupe punk à Toronto avec ses amis d'enfance Jason et Merill, actuellement plus connus sous les noms de Gonzales et Peaches.

Après une solide formation jazz, Mocky s'est fait connaître comme musicien, co-compositeur, arrangeur et co-producteur, notamment auprès de Feist, Jamie Lidell, Gonzalez et Peaches.  Il a notamment co-réalisé les deux derniers albums de Jamie Lidell ("Multiply" et "Jim"), a joué un rôle important sur l'album de Feist "The Reminder", a participé à l'album de Jane Birkin "Fictions", et tient la batterie dans le groupe actuel de Gonzales. Il fait également partie du collectif Puppetmastaz.

Mocky s'est également fait connaître comme artiste solo avec trois albums ("In Mesopotamia" en 2002  "Are and + Be" en 2004  et "Navy Brown Blues" en 2006), dans un style se situant entre électronique, funk et hip hop. Il a fait des apparitions mémorables avec son groupe lors de nombreux festivals à travers l'Europe (dont Sonar et Glastonbury), et son show toujours bourré d'énergie et d'humour lui a conquis les faveurs d'une base de fans enthousiastes.

Mais derrière ce personnage extraverti se cache un musicien très fin, doté d'une grande sensibilité mélodique et d'indéniables talents d'arrangeur. Ce nouvel album soulignera toutes ces qualités que Mocky avait jusqu'ici mises exclusivement au service de ses amis, autant d'éléments (arrangements, harmonies, compositions) qui ont grandement contribué au son de Jamie Lidell ou Feist, et qui deviendront apparents à l'écoute de "Saskamodie".