
"Matanzas"
CD, LP, Digital
1. CANTOS AL ARAL MENGUANTE
2. DERRENGADOS EN LA ARENA
3. NUEVA DANZA GALLINÁCEA
4. LA LÍNEA TODA
5. OJOS SECOS COMO CUERNOS
6. REZONGO EN EL GUADUAL
7. LA DECIMOQUINTA FIEBRE DE ARTURO VÉLEZ
Bienvenue dans le monde extraordinaire de Matanzas. Guidés par la voix grave et expressive de Don The Tiger, nous y découvrirons comment le boléro cubain peut se colleter à des techniques expérimentales d’enregistrement, comment l’esprit des processions andalouses peut coexister avec de la musique de jeux vidéo, comment la sardana catalane est susceptible de renaître sous forme de musique ambient cubiste. Nous y croiseront des requins carnassiers, des relations sentimentales vouées à l’échec, des perroquets, des pirates, et même un pêcheur de la Mer d’Aral disparue.
Don the Tiger est le projet personnel de Adrián de Alfonso, personnage central de la scène underground de Barcelone jusqu’il y a peu, et guitariste nomade qui a régulièrement joué avec Lydia Lunch, Mark Cunningham, Robert Forster ou encore Carla Bozulich.
Installé désormais à Berlin, Don The Tiger s’y inspire de tout ce qui lui manque dans cette ville (de la rumba à la guabina andine en passant par le flamenco, la fantaisie baroque et la MPB), y injecte une dose de musique concrète et de techniques sophistiquées de sampling, et interprète le tout avec un style qui doit davantage au rock’n’roll primitif qu’à autre chose.
Décrit par Don The Tiger comme “un plongeon dans l’exubérance mélodique, après des années de pratique expérimentale”, Matanzas est son second album. Il a été produit et mixé avec le concours de l’artiste de pop expérimentale colombienne Lucrecia Dalt.
Adrián de Alfonso parle de Matanzas
Ville de la côte nord de Cuba, Matanzas a vu naître la rumba, genre musical alliant danse, chant et percussions, qui trouve ses racines dans les traditions africaines. Matanzas est aussi la région natale d’Arsenio Rodríguez, l’homme qui a fait bifurquer les formes brutes de rumba en y incluant de nouveaux instruments (tres, contrebasse et piano), posant ainsi les bases d’un nouveau son plus mélodique. La possibilité de ce type de mutation musicale m’a encouragé à me lancer dans Matanzas (l’album), véritable plongeon dans l’exubérance mélodique, après des années de pratique expérimentale. Matanzas peut aussi se traduire littéralement par “tueries”, un terme qui colle avec l’idée de mettre fin à un cycle de travaux musicaux, ce qui est finalement ce que j’ai fait avec cet album.
Matanzas est pétri des tactiques DIY que j’utilise depuis mes débuts au sein de groupes no-wave ou noise. J’ai appliqué ces méthodes en les dépouillant de leur charge agressive. J’ai utilisé du feedback, des micros tactiles, d’infimes altérations d’accordage, des instruments bricolés, ainsi qu’un sax de bambou ou un tiple colombien. Une fois la palette sonore composée, je me suis concentré sur les mélodies, arrangements, rythmes et narrations. J’ai cherché des pistes dans toutes les musiques que j’écoute quotidiennement de manière compulsive: les inépuisables trésors des traditions musicales cubaines et colombiennes, les connotations secrètes du blues et de la soul, la dynamique disruptive de la musique concrète, les angles aigus de Thelonious Monk, l’impertinence du psychobilly et de la salsa, la douceur de certain “torch singers” de la fin des années 50, la synthèse futuriste d’Erik Satie, le clinquant des musiques de jeux vidéo ‘90s, la lenteur de la sardane, les chants intimistes du Burundi, les fantaisies cuivrées du baroque… Autant d’approches surgies du passé, qui sont suffisamment audacieuses et tranchées pour faire résonner le présent avec intensité. Ces obsessions musicales m’ont graduellement aidé à me forger ma propre tradition, à définir un cadre de travail, et à tenter de produire une musique qui n’existe pas encore et que j’aurais envie d’écouter.
Au fil de la création de l’album, les deux versants complémentaires de Matanzas se sont affirmés. Afin de mettre en scène ce monde sonore organique et expressionniste, il a fallu que j’associe du propre et du sale. Des samples dotés de beaucoup de grain et d’aspérités se sont frottés à des instruments MIDI au son limpide. Des bandes analogiques et de vieux amplis ont été associés à des processeurs numériques… Les arrangements et les progressions que je voulais lumineuses et solaires se sont vues modifiées par une présence sombre tapie sous le plancher. Mais, contrairement à ce qui s’était passé dans mes enregistrements antérieurs, le caractère dérangeant de ces sonorités n’a pas envahi l’atmosphère de l’album.
Sur le plan des textes, Matanzas explore des sujets qui me sont chers, tels que la séparation, l’impossibilité du changement, le désir malsain, l’amour. Mis ensemble, les textes constituent une sorte de narration qui se déploie entre le sel et l’écume. Nées près d’un chantier naval, ces chansons ont été rapportées dans la cale de cargos et déposées sur une jetée brumeuse où elles ont pu vivre. On y devine le bruit des machines, des câbles qui grincent, la brise qui s’insinue très lentement… On y trouve diverses créatures marines: des espèces colonisatrices, des cétacés que l’homme extermine sans pitié, des requins qui prennent leur revanche au moment le plus inattendu. Il y a même un perroquet, disparu quelque part au Panama…
Matanzas a été produit et mixé avec Lucrecia Dalt, qui m’a servi de bras droit pendant tout le processus, et sans laquelle cet album n’aurait pas vu le jour.
Liste des titres (& notes succinctes sur les textes)
1. CANTOS AL ARAL MENGUANTE (Chants pour l’Aral qui rétrécit)
Dépendances et séparations, hauts et bas… Un pêcheur de la Mer d’Aral observe la baisse inexorable du niveau des eaux.
2. DERRENGADOS EN LA ARENA (Tordus sur le sable)
Mais certains sont toujours restés à terre, comme ce couple d’amoureux qui roulent dans le sable.
3. NUEVA DANZA GALLINÁCEA (Nouvelle danse gallinacée)
4. LA LÍNEA TODA (Toute la Línea)
De la chasse à la baleine et des relations vouées à l’échec. A La Línea de la Concepción, on peut souvent observer des baleines depuis le rivage.
5. OJOS SECOS COMO CUERNOS (Des yeux durs comme des cornes)
6. REZONGO EN EL GUADUAL (Grognements dans le Guadual)
7. LA DECIMOQUINTA FIEBRE DE ARTURO VÉLEZ (La quinzième fièvre d’Arturo Vélez)
La nature se venge dans cette miniature, qui fait contrepoint à La Línea toda.
8. HOJAS TIENE (A des feuilles)
9. HÁGASE USTED CARGO, SIR HENRY (Rendez-vous comptes, Sir Henry)
Le redoutable pirate Henry Morgan implore son perroquet échappé de revenir. Cet oiseau a un rire de femme, et se jette sur le sol quelques secondes avant le déclenchement de tremblements de terre.
10. BOOMERANG
11. DOMINGOS DE PALAFRUGELL (Dimanches de Palafrugell)
12. QUERIDO ASAETEADOR (Cher archer)
Une confession moite, faite à quelqu’un qui tire des flèches.
13. TAXI
Dans cette ville, les nuits sont devenues insupportables depuis ton départ.
Don the Tiger est le projet personnel de Adrián de Alfonso, personnage central de la scène underground de Barcelone jusqu’il y a peu, et guitariste nomade qui a régulièrement joué avec Lydia Lunch, Mark Cunningham, Robert Forster ou encore Carla Bozulich.
Installé désormais à Berlin, Don The Tiger s’y inspire de tout ce qui lui manque dans cette ville (de la rumba à la guabina andine en passant par le flamenco, la fantaisie baroque et la MPB), y injecte une dose de musique concrète et de techniques sophistiquées de sampling, et interprète le tout avec un style qui doit davantage au rock’n’roll primitif qu’à autre chose.
Décrit par Don The Tiger comme “un plongeon dans l’exubérance mélodique, après des années de pratique expérimentale”, Matanzas est son second album. Il a été produit et mixé avec le concours de l’artiste de pop expérimentale colombienne Lucrecia Dalt.
Adrián de Alfonso parle de Matanzas
Ville de la côte nord de Cuba, Matanzas a vu naître la rumba, genre musical alliant danse, chant et percussions, qui trouve ses racines dans les traditions africaines. Matanzas est aussi la région natale d’Arsenio Rodríguez, l’homme qui a fait bifurquer les formes brutes de rumba en y incluant de nouveaux instruments (tres, contrebasse et piano), posant ainsi les bases d’un nouveau son plus mélodique. La possibilité de ce type de mutation musicale m’a encouragé à me lancer dans Matanzas (l’album), véritable plongeon dans l’exubérance mélodique, après des années de pratique expérimentale. Matanzas peut aussi se traduire littéralement par “tueries”, un terme qui colle avec l’idée de mettre fin à un cycle de travaux musicaux, ce qui est finalement ce que j’ai fait avec cet album.
Matanzas est pétri des tactiques DIY que j’utilise depuis mes débuts au sein de groupes no-wave ou noise. J’ai appliqué ces méthodes en les dépouillant de leur charge agressive. J’ai utilisé du feedback, des micros tactiles, d’infimes altérations d’accordage, des instruments bricolés, ainsi qu’un sax de bambou ou un tiple colombien. Une fois la palette sonore composée, je me suis concentré sur les mélodies, arrangements, rythmes et narrations. J’ai cherché des pistes dans toutes les musiques que j’écoute quotidiennement de manière compulsive: les inépuisables trésors des traditions musicales cubaines et colombiennes, les connotations secrètes du blues et de la soul, la dynamique disruptive de la musique concrète, les angles aigus de Thelonious Monk, l’impertinence du psychobilly et de la salsa, la douceur de certain “torch singers” de la fin des années 50, la synthèse futuriste d’Erik Satie, le clinquant des musiques de jeux vidéo ‘90s, la lenteur de la sardane, les chants intimistes du Burundi, les fantaisies cuivrées du baroque… Autant d’approches surgies du passé, qui sont suffisamment audacieuses et tranchées pour faire résonner le présent avec intensité. Ces obsessions musicales m’ont graduellement aidé à me forger ma propre tradition, à définir un cadre de travail, et à tenter de produire une musique qui n’existe pas encore et que j’aurais envie d’écouter.
Au fil de la création de l’album, les deux versants complémentaires de Matanzas se sont affirmés. Afin de mettre en scène ce monde sonore organique et expressionniste, il a fallu que j’associe du propre et du sale. Des samples dotés de beaucoup de grain et d’aspérités se sont frottés à des instruments MIDI au son limpide. Des bandes analogiques et de vieux amplis ont été associés à des processeurs numériques… Les arrangements et les progressions que je voulais lumineuses et solaires se sont vues modifiées par une présence sombre tapie sous le plancher. Mais, contrairement à ce qui s’était passé dans mes enregistrements antérieurs, le caractère dérangeant de ces sonorités n’a pas envahi l’atmosphère de l’album.
Sur le plan des textes, Matanzas explore des sujets qui me sont chers, tels que la séparation, l’impossibilité du changement, le désir malsain, l’amour. Mis ensemble, les textes constituent une sorte de narration qui se déploie entre le sel et l’écume. Nées près d’un chantier naval, ces chansons ont été rapportées dans la cale de cargos et déposées sur une jetée brumeuse où elles ont pu vivre. On y devine le bruit des machines, des câbles qui grincent, la brise qui s’insinue très lentement… On y trouve diverses créatures marines: des espèces colonisatrices, des cétacés que l’homme extermine sans pitié, des requins qui prennent leur revanche au moment le plus inattendu. Il y a même un perroquet, disparu quelque part au Panama…
Matanzas a été produit et mixé avec Lucrecia Dalt, qui m’a servi de bras droit pendant tout le processus, et sans laquelle cet album n’aurait pas vu le jour.
Liste des titres (& notes succinctes sur les textes)
1. CANTOS AL ARAL MENGUANTE (Chants pour l’Aral qui rétrécit)
Dépendances et séparations, hauts et bas… Un pêcheur de la Mer d’Aral observe la baisse inexorable du niveau des eaux.
2. DERRENGADOS EN LA ARENA (Tordus sur le sable)
Mais certains sont toujours restés à terre, comme ce couple d’amoureux qui roulent dans le sable.
3. NUEVA DANZA GALLINÁCEA (Nouvelle danse gallinacée)
4. LA LÍNEA TODA (Toute la Línea)
De la chasse à la baleine et des relations vouées à l’échec. A La Línea de la Concepción, on peut souvent observer des baleines depuis le rivage.
5. OJOS SECOS COMO CUERNOS (Des yeux durs comme des cornes)
6. REZONGO EN EL GUADUAL (Grognements dans le Guadual)
7. LA DECIMOQUINTA FIEBRE DE ARTURO VÉLEZ (La quinzième fièvre d’Arturo Vélez)
La nature se venge dans cette miniature, qui fait contrepoint à La Línea toda.
8. HOJAS TIENE (A des feuilles)
9. HÁGASE USTED CARGO, SIR HENRY (Rendez-vous comptes, Sir Henry)
Le redoutable pirate Henry Morgan implore son perroquet échappé de revenir. Cet oiseau a un rire de femme, et se jette sur le sol quelques secondes avant le déclenchement de tremblements de terre.
10. BOOMERANG
11. DOMINGOS DE PALAFRUGELL (Dimanches de Palafrugell)
12. QUERIDO ASAETEADOR (Cher archer)
Une confession moite, faite à quelqu’un qui tire des flèches.
13. TAXI
Dans cette ville, les nuits sont devenues insupportables depuis ton départ.